par Jean-François Loiseau
publié le 28 octobre 2017, mis à jour le 11 novembre 2024
Les pionniers percherons Louise et Jacques Goulet sont les enfants de Thomas Goulet, nés de deux mariages différents.
Leur père Thomas a épousé en premières noces Antoinette Feillard ou Feuillard le 3 août 1613 à Normandel[1], commune du Perche située dans le département de l'Orne en région Normandie, voisine de Tourouvre.
Antoinette Feillard est la fille de David Feillard ou Feuillard et de Mathurine Navarre.
Sa sœur Jacqueline est l’épouse d’Odard Lambert et la mère de l’émigrant percheron Aubin Lambert.
Thomas Goulet exerce la profession de laboureur (1615) et de meunier. Thomas Goulet et sa famille demeurent dans un premier temps à Normandel puis à La Poterie (aujourd'hui La Poterie-au-Perche, située dans le département de l'Orne en région Normandie, devenue le 1er janvier 2016 une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Tourouvre au Perche) au lieu de La Housaie et à nouveau Normandel au moulin de la Motte Rouge (1648).
Jacques Goulet est né de ce premier mariage. Il est baptisé le 17 avril 1615 en l'église Saint-Firmin de Normandel (Orne, France).
Il épouse Marguerite Mullier le 21 novembre 1645
en l'église Saint-Pierre-Saint-Paul de La Poterie.
II arrive au Québec en 1646 avec son épouse. II vient y travailler comme meunier du sieur Noël Juchereau Deschâtelets. Ce dernier étant décédé, le notaire Audouart procède à son inventaire de biens le 7 octobre 1649. On y apprend que le sieur Deschâtelets lui doit encore 120 livres pour sa dernière année d’engagement. II habite à Québec en 1649. Mathurin Goyer lui doit, le 16 mai, la somme de 52 livres et 10 sols pour un fusil et un manteau ou marteau.
Le sieur Charles Legardeur de Tilly lui cède une terre d’un arpent et demi de front et en profondeur jusqu’à la Grande-Allée, le 4 décembre 1651. Après quatre années à Sillery, il quitte définitivement cet endroit
pour aller se fixer sur une terre de L’Ange-Gardien sur la Côte de Beaupré en 1655. Il donne procuration à Nicolas Gaudry,
le 18 octobre 1655, de vendre sa terre de Sillery. Ce dernier, la vend à Simon Legendre, le 26 décembre suivant, pour 200 livres.
Il a acheté de Louis de Lauzon, à une date indéterminée, une terre de six arpents de front, près de la Rivière-aux-Chiens à Château-Richer.
Il la vend, le 30 novembre 1656, à Jacques Dodier et à Pierre Pointel, au prix de 850 livres. Ces derniers la lui remettent le 4 mars 1657.
En compensation, Pointel promet de lui abattre deux arpents de bois et de le débiter en longueur de huit à dix pieds et de travailler pour lui durant un mois au temps des semences.
Olivier Le Tardif lui concède une terre de trois arpents de front à l’Ange-Gardien, le 30 mai 1658. Le 21 juin suivant, il donne quittance finale à
Jean Juchereau de Maure pour toutes les affaires qu’ils ont eues ensemble. Il est confirmé a Château-Richer le 2 février 1660.
Au recensement de 1667, il réside à l’Ange-Gardien et possède cinq bêtes à cornes, et quinze arpents de terre en valeur. Le 29 avril 1668,
il vend une terre de deux arpents de front par une lieue et demie de profondeur à Château-Richer, au prix de 150 livres.
Il l’a obtenue d’Aubin Lambert dit Champagne en échange d’une terre qu’il possède à Cap-Rouge.
Ils officialisent cet échange après coup, par un acte du 1 septembre 1669. Michel Esnault lui vend, le 13 avril 1671, une terre de deux arpents de front
à l’Ange-Gardien, moyennant 480 livres payables à Guillemette Hébert. Il la remet cependant à la dame Hébert en 1672.
Le livre des comptes du Séminaire de Québec révèle que Jacques Goulet fut meunier des moulins à farine de la seigneurie de Beaupré,
le moulin-à-vent du village de Château-Richer et le moulin à eau du Sault à la Puce, de 1673 à 1676.
Il constitue une rente annuelle de 30 livres envers Charles Aubert de La Chesnaye le 4 avril 1680. Ce dernier lui prête 600 livres. II contracte une obligation de 559 livres et 16 sols envers Jean Mathieu, le 24 mars 1681, et une autre de 125 livres envers le marchand Charles de Couagne de Montréal, le 11 novembre suivant. Au recensement de 1681, il possède un fusil, cinq bêtes à cornes, un cheval et trente arpents de terre en valeur. Il est toujours en compte avec le Séminaire de Québec en 1681.
Il meurt le 26 novembre 1688 à l'Ange-Gardien où il est inhumé deux jours plus tard. Il est la souche unique des Goulet du Canada. Son épouse meurt le 20 juillet 1692 également à l'Ange-Gardien.
Louise Goulet est la fille de Thomas et de Marie Chalumel ou Challumel. Elle est baptisée le 26 août 1628 à La Poterie.
Thomas et Marie Chalumel se sont mariés le 17 août 1627 à Normandel en présence de François Drouard et de Michel Chalumel. Ils ont eu au moins trois enfants, tous baptisés à La Poterie :
Louise, la seule à émigrer, Marie (baptisée le 18 septembre 1632) et Marguerite (baptisée le 2 avril 1638).
Louise Goulet épouse le 9 août 1649 à Normandel (Orne, France) René Letartre, né vers 1626 à Charencey (aujourd'hui Saint-Maurice-lès-Charencey, Orne - France).
SIx enfants naîtront de cette union. Ils migrent en Nouvelle-France entre 1665 et 1669.
René Letartre décède à L'Ange-Gardien le 31 août 1699 et il y est inhumé le 2 septembre 1699.
Louise Goulet meurt également vers 1699 à L'Ange-Gardien.
partis en Nouvelle-France aux XVIIe et XVIIIe siècles.
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