par Jean-François Loiseau
publié le 28 octobre 2017, mis à jour le 27 juillet 2023
Né dans la première moitié du XVIIe siècle, Louis Guimond serait originaire de la paroisse Saint-Evroult de Champs[1], un village du Perche situé dans le département de l'Orne en région Normandie (France). Les registres paroissiaux de cette période ayant disparu dans cette paroisse, son lieu de naissance n'est pas certain. En février 1647, Louis Guimond demeure au lieu-dit La Mulotière à Tourouvre. Il y est manoeuvre de Mathurin Mauduit, receveur du domaine du Perche, cousin de Marie Renouard, l'épouse de Robert Giffard le chef de file de l'émigration percheronne en Nouvelle-France.
Il est engagé le 18 février 1647 par Nicolas Juchereau, sieur de Saint-Denis pour Jean Juchereau, sieur de More
comme manoeuvre pour une durée de 6 ans moyennant 40 livres tournois par an. Les traversées aller et retour seront payées.
Il reçoit une paire de souliers et un habit de serge de laine.
Louis Guimond pourrait être arrivé à Québec le 6 août 1647 à bord du vaisseau La Marguerite parti de La Rochelle deux mois plus tôt.
Son engagement terminé, Louis Guimond épouse la parisienne Jeanne Bitouset le 11 février 1653 à Québec et se fixe sur la Côte-de-Beaupré où il loue la terre de Martin Grouvel.
Louis fut guéri miraculeusement d'un fort mal de reins en venant poser « trois petites pierres dans les fondations » de la chapelle dite « es matelots » à Sainte-Anne-de-Beaupré.
La nouvelle de la guérison dûment attestée par l’abbé Thomas Morel et authentifiée par Mgr François de Laval, se répand et l'église
Sainte-Anne du Petit-Cap se transforme en un populaire lieu de pèlerinage. L'actuelle basilique Sainte-Anne-de-Beaupré qui date de 1923 fut construite sur l'emplacement de l'ancienne église.
Louis Guimond vécut dans cette paroisse jusqu'au drame du 18 juin 1661, date à laquelle il est capturé par les Agniers (Mohawks), les plus belliqueux de la nation iroquoise,
qui l'amènent sur leur territoire situé au delà du lac Champlain, dans la région d’Albany.
Sous la signature du père Jérôme Lalement, une lettre écrite sur une escorce de bouleau par François Hertel, âgé de 19 ans, captif chez les Agnieronnons,
et envoyée à sa mère puis au père Simon Le Moyne, nous donne la preuve de son martyre, début juillet 1661.
« Il a esté assommé de coups de bastons et de verges de fer ; on lui a tant donnés qu'il est mort sous les coups.
Mais cependant, il ne faisait que prier Dieu, tellement que les Iroquois, enragés de le voir remuer les lèvres pour
prier, lui coupèrent toutes les lèvres hautes et basses. Que cela est horrible à voir ! et néanmoins, il ne laissait pas de prier ;
ce qui dépita tellement les Iroquois qu'ils lui arrachèrent le coeur de la poitrine, encore tout vivant, et lui jetèrent au visage. »
Il laissera à sa veuve quatre jeunes enfants.
Ce martyr de la Nouvelle-France serait la souche unique des Guimond canadiens.
Selon l'Institut de la statistique du Québec, le nom de famille Guimond occupait le 342e rang des noms de famille les plus courants au Québec en 2005.
partis en Nouvelle-France aux XVIIe et XVIIIe siècles.
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