par Jean-François Loiseau
publié le 28 octobre 2017, mis à jour le 6 septembre 2023
Souvent cité parmi les papabili favoris pour succéder à Benoît XVI, le cardinal québécois Marc Ouellet aurait apporté du sang percheron au Vatican si les cent quinze cardinaux réunis en conclave les 12 et 13 mars 2013 l'avaient élu à la place du pape François, l'archevêque argentin Jorge Mario Bergoglio. Depuis juin 2010, il occupe les fonctions de préfet de la Congrégation pour les évêques et de président de la Commission pontificale pour l'Amérique latine.
Troisième d'une fratrie de huit enfants, Marc Ouellet est né le 8 juin 1944 dans le village de La Motte, en Abitibi-Témiscamingue (Québec, Canada). Il est le fils de Pierre Ouellet décédé en 1988 et de Graziella Michaud née le 23 mai 1922 à La Motte et décédée le 24 février 2015.
Son ancêtre paternel direct René Ouellet est né vers 1647 dans la paroisse Saint-Jacques-du-Haut-Pas à Paris (France), voisine du jardin du Luxembourg.
Ses parents, François Hoûallet et Élisabeth (Isabelle) Barré habitent rue des Ursulines. François Hoûallet est contrôleur général des finances du Royaume de France.
Par la suite, il deviendra receveur général de la province du Poitou.
René immigre en Nouvelle-France vers 1663 et se marie le 8 mars 1666 à Notre-Dame de Québec avec la normande Anne Rivet.
Originaire de Briouze (Orne, France) et veuve de Grégoire Hisse, Anne Rivet émigre au Canada en 1665 en qualité de fille du roi. Pour pallier le manque de femmes parmi les pionniers, ces filles du roi acceptaient,
en échange d'une dote de 50 livres du roi de France, de voyager dans les nouveaux territoires d'Amérique du Nord et de se marier avec un pionnier.
A peine débarquées, elles signaient des contrats de mariage avec les pionniers du Nouveau Monde et se mariaient généralement dans les jours ou semaines qui suivaient la signature.
Ces contrats étaient souvent cassés, dans le seul objectif de les refaire ou d'en signer de nouveaux avec d'autres hommes.
Le couple Ouellet-Rivet s'établit dans la paroisse Sainte-Famille de l'Île d'Orléans où il cultive une terre, puis sur la Côte de Beaupré. Il donne naissance à trois enfants, Abraham-Joseph, Mathurin et Grégoire entre 1667 et 1672.
Anne Rivet meurt le 5 avril 1675 à Château-Richer où elle est inhumée deux jours plus tard.
René Ouellet confie ses fils à des familles amies et va cultiver la terre que le seigneur de Rivière-Ouelle lui a concédée.
Il se remarie le 6 février 1679 à Québec avec Marie Thérèse Migneault, fille de Jean Mignaux dit Châtillon et de Louise Cloutier.
Elle est veuve de Nicolas Lebel et mère de 4 enfants. Elle en aura 8 autres de son union avec René.
En 1721, alors que René Ouellet vit à Saint-Roch-des-Aulnaies, chez son fils aîné Abraham-Joseph,
il rédige son testament par lequel il cède à la paroisse de Sainte-Anne, un arpent de terre où aurait pu s'élever la future église.
Il décède le 15 janvier 1722 et est inhumé le lendemain à Sainte-Anne-de-la-Pocatière.
Le cardinal Marc Ouellet compte une religieuse parmi ses ancêtres ! Marie Tavernier, baptisée le 27 mai 1631 à Randonnai, arrive en Nouvelle-France vers 1643 avec ses parents et sa soeur Marguerite. Elle se marie le 2 mai 1647 avec le normand Gilles Bacon. Naissent de leur union deux enfants. Gilles Bacon meurt en 1654. Veuve, Marie Tavernier entre chez les religieuses hospitalières à l'Hôtel-Dieu de Québec le 19 mars 1668 avec sa fille Marie-Madeleine Bacon. Elle prononce ses voeux le 19 octobre 1669 et devient soeur Monique. Elle décède le 2 février 1700 à l'Hôtel-Dieu de Québec.
perche-quebec.com a recensé plus de 2000 ancêtres de Marc Ouellet.
Le fruit de ces recherches est publié ici.
L'ascendance de Marc Ouellet est publiée par perche-quebec.com sur Geneanet, un site externe. L'accès à l'ensemble de la base est gratuit mais après avoir consulté quelques données, il est nécessaire d'avoir un compte personnel (gratuit) sur Geneanet pour poursuivre l'exploration des données généalogiques.
Outre Anne Rivet, Marc Ouellet a de nombreux ancêtres pionniers originaires de Normandie et de la région du Perche. perche-quebec.com a recensé 69 émigrants percherons parmi ses ascendants.
Tous ont émigré vers la Nouvelle-France au XVIIe siècle. Ils étaient originaires des villages suivants:
- Autheuil (Jean Huard[1])
- Bresolettes (Guillaume Pelletier)
- Champs (Louis Guimond)
- Coulimer (Guillaume Fournier[2])
- Courgeon (Perrine Mallet)
- Dangeau (Jean Cordeau)
- Igé (Louis et Louise Gagné)
- La Poterie-au-Perche (Louise Anne Goulet, Madeleine Lehoux)
- La Ventrouze (Jacques et Françoise Lehoux,
Robert Gagnon,
Marie Mesange,
Renée Roger)
- Le Pin-la-Garenne (Robert Drouin)
- L'Hôme-Chamondot (Marie Marthe Gagnon)
- Mamers (Nicole Lemaire)
- Mortagne-au-Perche (Marin et Marie Marguerite Boucher,
Gaspard Boucher,
Jean Côté[3],
Anne, Charles, Jean, Marie Louise et Zacharie Cloutier,
Xainte Dupont,
Barbe Marie, Claude et Marie Guyon,
Pierre Maheust,
Pierre, Guillaume et Marie Paradis,
Mathurine Robin,
Nicole Lemaire)
- Moussonvilliers (Pierre-Denis Aloignon)
- Normandel (Jacques Goulet,
Anne Letartre)
- Pouvrai (Gervais Bisson)
- Randonnai (Eloi et Marie Tavernier[4], Pierre Tremblay)
- Saint-Cosme-en-Vairais (Gervais Bisson,
Claude Bouchard,
Jacques Dodier,
Julien Fortin,
Gervais Rocheron,
Marie Madeleine Roullois,
Jean Royer)
- Saint-Germain-de-Loisé (Robert Boulay)
- Saint-Langis-les-Mortagne (Jean Galeran Boucher)
- Saint-Léonard-des-Parcs (Noël Langlois)
- Saint-Martin-du-Vieux-Bellême (Marie Michel)
- Saint-Maurice-lès-Charencey (René Letartre)
- Saint-Pierre-des-Ormes (Jeanne Malin, Michel Roullois)
- Tourouvre (Marguerite, Mathurin et Jean Gagnon,
Jean Guyon,
Michelle Mabille,
Jean Pelletier,
François et Pierre Pinguet,
François Provost,
Jean, François et Nicolas Roussin)
Jean Guyon, l'ancêtre paternel direct de Céline Dion parti de Tourouvre en 1634 pour rejoindre la Nouvelle-France, compte parmi les colons percherons ascendants de Marc Ouellet,
ce qui en fait un cousin de la plus célèbre des chanteuses québécoises. On notera aussi dans son ascendance Julien Fortin, l'ancêtre maternel direct de Madonna originaire de Saint-Cosme-en-Vairais.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, ces cousinages n'ont rien d'exceptionnel. Les pionniers percherons ayant été parmi les premiers à peupler la Nouvelle-France,
la plupart des québécois d'origine française ont du sang percheron et sont des cousins plus ou moins éloignés. La généalogie de Marc Ouellet en est une parfaite illustration.
Le cardinal québécois partage de nombreux liens de parenté avec les illustres descendants des pionniers percherons.